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L’IMAGE DE SOI OU COMMENT PLAIRE AUX AUTRES ET S’AIMER EN RETOUR: REFLEXIONS EN 4 DIMENSIONS ET CONSEQUENCES DANS LA RECHERCHE D’UN NOUVEAU POSTE OU D’UNE PRISE DE CONTACT IMPORTANTE

IL EST TOUJOURS DIFFICILE DE SAVOIR EXACTEMENT QUELLE IMAGE DE SOI ON PROJETTE (EMISSION). ON PEUT SE PERSUADER (C’EST-A-DIRE S’AUTO-PERSUADER) QU’ELLE EST POSITIVE ET DONC NE PAS ESTIMER NECESSAIRE DE SE POSER LA QUESTION (POUR PRETENDRE LA MAÎTRISER), OU A L’INVERSE ÊTRE DANS LE DOUTE ET S’EN INQUIETER REGULIEREMENT. COMME SOUVENT, LA VERITE EST PARTAGEE ENTRE CES DEUX TENDANCES CAR LA MEILLEURE IMAGE QUE L’ON PUISSE DONNER DE SOI TROUVE SON ACCOMPLISSEMENT DANS LE REGARD DES AUTRES ET DONC DANS LA PERCEPTION (EN RECEPTION) QU’ILS EN AURONT.

1) L’image de soi en tant que vision de soi

Il s’agit du regard que nous portons sur nous-même. La vision de soi est l’une des trois composantes  de l’estime soi, avec l’amour de soi et la confiance en soi.

  • Pour un bon équilibre psychique, il est nécessaire que le regard que nous portons sur notre propre image soit globalement positif et naturellement, nous sommes plutôt satisfaits de l’image que nous projetons, elle est aussi le reflet de notre position dans l’organisation familiale, sociale et professionnelle.
  • A l’inverse, une dépréciation de la vision de soi peut influencer et conduire à un comportement auto-destructeur…dans cette hypothèse le professionnel en relations humaines comprendra rapidement que le candidat aura tendance à se déprécier en dévalorisant son expérience et en conséquence il constatera certainement un manque de confiance en soi…
  • C’est toujours intéressant d’avoir l’opinion de l’entourage professionnel du candidat lorsqu’il s’agit de comprendre comment il est perçu par sa hiérarchie, ses pairs, ses collaborateurs…et de constater parfois qu’il y a diffraction entre sa propre estime et celle que peuvent avoir les autres de lui.

2) Le concept de soi (ou schéma de soi)

Selon Markus H.R., le concept de soi permet à l’individu d’organiser et de sélectionner les informations qui le concernent. Dans le temps, ces informations évoluent et influencent sa mémoire tout comme sa motivation.

  • Postuler à des échelons supérieurs, exprimer son ambition et faire partie de cette sorte d’élite de ceux qui « réussissent » nécessitent une motivation qui s’alimente à travers l’image que l’on veut se donner. Il est intéressant de relever dans les entretiens la manière dont les candidats commentent, expliquent leurs parcours et justifient certaines prises de décision, occultent certaines autres ainsi que, derrière leurs mots ou leurs oublis volontaires, l’importance qu’ils attachent à leur personne. Accepter de nouvelles responsabilités et négocier de meilleures conditions en terme de rémunération, est aussi un moyen de se valoriser auprès des autres, mais aussi à ses propres yeux… C’est s’inscrire dans une dynamique de réussite professionnelle identitaire et distinctive, son « soi » n’étant pas comme celui de tous les autres…

3) L’image spéculaire à la base de la construction de l’image de soi

«Pour s’affirmer comme sujet, l’enfant doit être capable de se percevoir comme objet » (Zazzo R., 1977). Lacan parlait même de jubilation soit le plaisir de contempler l’image de son unité (faute de pouvoir encore maîtriser physiologiquement cette unité). C’est le stade du miroir.

  • Qui n’a pas expérimenté la vision de son image se reflétant dans un miroir, une glace…Généralement le constat de l’intéressé est positif et pourtant de temps en temps il peut y avoir un « désaccord » avec soi-même, par exemple penser « qu’aujourd’hui « j’ai une sale gueule »…mais est-ce un reproche sur le physique, est-ce une critique esthétique ? Parfois cela peut-être l’explication du mécontentement liée à une décision prise ou un comportement « forcé », fautif, reprochable…que le sujet désapprouve et qui l’empêche à ce moment-là d’avoir une bonne estime de lui et donc de sa propre image…
  • A la présence presque envahissante de notre image reflétée, s’ajoute désormais celle du selfie et de la vidéo avec Instagram (ou Snapchat pour les plus jeunes) où les pressions croissantes sur l’image du corps, influencent l’esprit plus que l’esprit influence le corps…tout a commencé avec Facebook, ou comment scénariser sa vie privée (par forcément intéressante) en la rendant enviable auprès de « sa » communauté : souvent pour compenser un manque de reconnaissance de la part des autres, on idéalise certains moments de sa vie de façon à créer une histoire, comme ces films à épisodes multiples qui enchainent les « saisons »…
  • Qui n’a pas succombé à la tentation d’un selfie (lire l’intéressant livre d’Elsa Godart chez Albin Michel), et d’une mise en scène appropriée de « son soi » et de son image ? A l’ère du culte du soi, sorte de théâtre de l’image entre autres, il s’agit de mettre « son soi » en valeur. N’est-il pas plus facile et agréable de se « narcissiser » soi-même et de se mettre en scène par exemple en se prenant en photo auprès de telle personne célèbre ? Tout cela exacerbe le moi, néanmoins dans une posture éphémère, virtuelle et narcissique venant combler un manque de reconnaissance familiale, sociale, professionnelle…

4) L’identité, la représentation de soi et la socialisatgion horizontale

Cet aspect regroupe le développement identitaire et les représentations de soi associées aux pratiques d’expression de soi dans le cadre d’une socialisation dite horizontale (sans notion de hiérarchie).

  • Emmanuel Macron l’a bien compris pendant la campagne, en « soumettant » son « self » à la pratique des selfies, il assure ainsi la représentation de lui-même auprès d’électeurs potentiels. C’est aussi un moyen d’avoir un retour sur soi positif et affectif, car subjectif. Côté candidats, le plus souvent, ceux qui sont recrutés n’ont pas de compte Facebook – et parfois pas de compte LinkedIn…Certes, les 45 ans et plus ne sont pas des « digital natives » mais l’expression de soi ne passe pas forcément par la représentation de soi.
  • L’émergence de cette nouvelle caste de leaders d’opinion nommée « influenceurs » qui répandent leurs « importantes » opinions dans les médias et sur les réseaux sociaux comme Twitter, LinkedIn et autres semble révélatrice de cette notion de représentation : parce qu’ils ont une image importante dans leurs corporations respectives, voire dans la société civile, alors de facto on devrait les écouter, les lire, les croire en tant que représentant de leur corporation. C’est en fait la perception positive que nous avons de leur image relayée par leurs pairs qui nous incite à écouter ces leaders d’opinion et à croire que ce qu’ils disent est intéressant.

 

En conclusion, nous constatons que nous traversons une époque où l’image est devenue culte, nous sommes dans la perception, l’imagination, le virtuel est cela semble pouvoir suffire à certains pour nourrir les rapports humains. Désormais le contact n’est plus nécessaire, on fait connaissance avec des candidats ou des clients sur Facetime ou Skype. Cela suffit, pourquoi se rencontrer alors qu’on s’est vu…L’échange de nos images pallie l’absence de contact physique et l’identité numérique s’impose progressivement comme étant désormais indispensable si l’on veut donner de soi une « bonne » image.

Ce qui reste important dans notre métier en matière d’image est de distinguer chez le candidat ce qui est voulu et/ou maîtrisé par lui de ce qui est subi le plus souvent inconsciemment…

Mais en écrivant cet article ne suis-je pas moi-même en train d’essayer de vous influencer de vous suggérer implicitement de croire à mon discours, à mes idées, à l’image du professionnel que je suis…

 

Sources pour aller plus loin :

André, C., & Lelord, F. (2011). L’estime de soi: s’aimer pour mieux vivre avec les autres. Odile Jacob.

Lacan, J. (1966). Le stade du miroir. Écrits, 94.

Markus, H. (1977). Self-schemata and processing information about the self. Journal of personality and social psychology35(2), 63.

Rodriguez, N. (2014). Identité, représentations de soi et socialisation horizontale chez les adolescentes âgées de 11 à 15 ans pratiquant l’expression de soi sur Internet (Doctoral dissertation, Université Toulouse le Mirail-Toulouse II).

Godard, E. (2016). Je selfie donc je suis: les métamorphoses du moi à l’ère du virtuel. Albin Michel

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